Lundi
5 novembre,
10e
jour de notre périple nautique.
Debout
à 5h30. Départ à 06h00 !
A
la bonne place au bon moment. Un beau lever de soleil, que dis-je un
magnifique, se laisse dévoiler. Les
couleurs nous accueillent en ce tôt début de journée. La lune en croissant est
encore haute dans le ciel. La grande île de Santorin n’est plus une
silhouette ; déjà ses nuances de forme, de couleurs se précisent. Le jour
arrive vite, très vite.
Comme
autant de vies, telles des lucioles ou des feux follets, les lumières attirent
les regards. La vie diurne va petit à petit reprendre son cours. Et nous en
faisons partie, nous l’équipage de Pasiphaé.
Mille
après mille, nous créons le nôtre, de cours. C’est une belle journée qui débute.
Le
charme enchanteur de ces îles grecques des Cyclades attire comme la lumière
attire les papillons. Papillons nous sommes qui passons d’îles en îles.
Pourtant, ce ne sont, et c’est enchanteur, que roches dénudées, marron de
couleur et agrémentées d’éparses îlots de verdure.
Nous
avançons, nous naviguons, et nous sommes bien !
Vendredi 2 novembre
7e jour de notre périple nautique.
Le
Temps ! Qu’est-ce-que le temps ?
C’est
la question que je me pose durant notre pérégrination. Est-il question du temps
de l’aiguille qui se déplace tout au long des jours ? Est-ce le temps de
la météo, celui qui nous donne du soleil qui réchauffe et fait belle la
vie ? Qui aussi amène les nuages et nous rafraichit ?
Qu’est-il ?
En avons-nous pour notre randonnée nautique ?
Nous
voilà au 7° jour, chiffre emblématique pour beaucoup de raisons ! Et je
peux écrire qu’au bout de cette période, l’équipage est toujours uni. Tout se
déroule bien. Nous nous entendons bien, ce qui n’est pas évident lorsque se
réunissent plusieurs personnes qui ne se connaissent pas.
Ce
qui me fait revenir à cette notion de temps. En ce qui nous concerne tous les
neufs, il a fait son œuvre. Au fil des heures, des jours, des départs matinaux
et des arrivées en fin de journée, des repas préparés en binôme, des quarts
toujours en binôme notre groupe s’est découvert.
Alors,
ce temps ? Et bien en ce qui me concerne il se détend doucement,
langoureusement, tranquillement, tout en douceur et rondeur. Il m’entoure,
m’effleure puis s’échappe. Et revient doucement. Et j’en arrive à ce pourquoi
j’écris ces mots. J’ai le temps, j’ai du temps. Se lever tôt et avoir une
longue et agréable journée devant soi permet d’avoir un temps à soi et en
profiter pleinement. Les journées sont longues en minutes et en heures.
Elles
sont courtes en plaisir et en bonheur, bonheur partagé.
Mercredi 31 octobre,
5e
jour de notre périple nautique.
Aujourd’hui
direction l’ile d’Amorgos. Il est 9h00. Nous naviguons sous un ciel nuageux, plein
sud. Face aux deux coques de Pasiphaé notre catamaran, le soleil perce et passe
entre les nuages. Ceux-ci laissent des doigts de lumière toucher l’horizon,
comme pour nous éclairer sur notre route. Tout autour de notre double coque,
les iles des Cyclades sont dans la brume. Au loin les petites Cyclades se
laissent deviner.
Point
de bateaux à l’horizon, nous naviguons, seuls humains, sur cette masse liquide.
Même les poissons ont l’air absent.
Aucun
vent significatif pour avancer grâce aux voiles. Eole nous boude. Pas la
moindre envolée de souffle pour bouger. Nous nous déplaçons aux moteurs depuis
notre départ de Syros ce matin. Leurs ronflements ont un effet soporifique. Je
dirais même léthargique ! Alors que paradoxalement c’est une pollution
sonore…
Le
cadre est tellement magnifique, envoutant. Il le serait encore plus si nous
étions sous voile.
Un
des points marquants ! Avec cette lumière solaire, la surface de l’eau est
métallique. L’élément liquide donne l’impression d’entamer un processus de
solidification.
Et
le temps se déroule, les heures passent. Le temps est le même qu’à terre.
Pourtant il ne se distend pas de façon identique. Ici, sur l’eau sur le pont de
ce catamaran, une heure passe moins vite qu’à terre. Elle
est plus longue et crée des journées merveilleusement sans fin.
Quel
bonheur que d’être ici et maintenant.
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Encore quelques longues heures,Et alors sans aucun heurts,
Tous les neufs réunis,
Et tous abasourdis,
Ils se donnent les moyens,
Ce sont tous des gens biens.
Bienveillant ils ont l'art,
Arrivant de nulle part,
De creer du beau lien !
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Encore un jour, deux nuits.
Et tous, souriants enfin réunis.
Les deux yeux pétillants,
Ce sont tous des enfants.
Enfin leur terrain d'jeux,
Ils vont le découvrir !
C'est un catamaran !
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Acrostiche (du grec akrostikhos) d' Hervé Pérez notre éuipier (clin d'oeil à l'équipage)
A lors nous pouvons dire, et sans hésitation,
C 'est parti les amis ! Réunis nous bientôt !
M er méditérannée ? Non, c'est la mer Egée !
C 'est à neuf moussaillons, et tous au fil de l'eau!
E coutant les sirènes, Ulysse y est passé !
G rande est notre joie, nous allons naviguer.
G loria à nous tous, c'est la pool position .
H aro sur tout' les vagues, et nous sympathisons,
O yez les bons marins. Vive le catamaran.
Astride
Cathy
Martine
Claude
Eric
Gérard
Giuseppe
Hervé
Orazio
Instructif ! Ulysse et les sirènes...
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